Nos actualités associatives

Le Planning familial 13 recommande !

Pour aller plus loin...

 

Le constat que fait Camille N, coordinateurice des actions en lien avec le handicap et du programme « Handicap et Alors ? » au Planning Familial 13, c’est que le handicap n’est pas un sujet dans le débat public. Les seuls relais médiatiques qui existent sont au choix validistes et misérabilistes – on pense par exemple au Téléthon – ou alors sous-tendus par un discours méritocratique dans le cas des Jeux Paralympiques, qui sur-valorise les athlètes et leur « courage ». Les personnes en situation de handicap sont sous-représentées dans les médias, dans les productions culturelles, déconsidérées politiquement et bien souvent exclues des politiques publiques en matière d’éducation à la sexualité.

Au Planning familial, nous réalisons tout au long de l’année un travail de veille sur l’actualité politique, l’actualité de la recherche médicale et universitaire, et la théorie politique en rapport avec le handicap. Pour aller plus loin sur les luttes handies et les questions de handicap et de validisme, et pour enfin donner la parole aux personnes concernées, nous vous recommandons :

  • De chair et de fer. Vivre et lutter dans une société validiste, un essai de Charlotte Puiseux
  • Nos existences handies, un recueil de textes de Zig Blanquer, militant handi à l’origine du terme "validisme" en langue française. Une super introduction aux pensées handies !
  • Le podcast H comme handicapé-e-s

Et les comptes Instagram à suivre !

@ La vie à croquer
@ Paye ta psychophobie
@ Sexpair santésexuelle
@ Les dévalideuses

Le handicap au Planning Familial 13

"Handicap, et alors ?", c’est quoi ?

 

En France, la loi de 2005 reconnaît aux personnes en situation de handicap le droit au respect de leur vie privée et à l’exercice de leur autonomie, y compris dans le domaine de la sexualité. Quand on se rappelle que jusqu’alors, la tendance était plutôt à la négation, la stigmatisation, voire à la répression de la sexualité des personnes en situation de handicap, c’est une grande avancée. C’est aussi cette histoire d’infantilisation des personnes en situation de handicap dont on a longtemps considéré la sexualité comme « déviante » qui expliquent que les personnes concernées et leur entourage familial, social et institutionnel ont besoin d’un accompagnement sur ces questions de vie relationnelle, affective et sexuelle.

Le Mouvement Français pour le Planning Familial défend notre droit à toustes de vivre une sexualité vécue sans répression ni dépendance, dans le respect des différences, de la responsabilité et de la liberté des personnes. Notre association féministe intersectionnelle, par ses activités, mène une lutte conjointe contre tous les systèmes d’oppressions, y compris l’oppression validiste (discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap).

Nous faisons le constat suivant :

« Si le handicap lui-même restreint l’accès au corps et à l’autonomie sexuelle, les cadres institutionnels non adaptés, les pros en manque d’outils et de ressources, comme les familles parfois désemparées, sont autant d’obstacles à une avancée vers l’autonomie sexuelle, affective et relationnelle des personnes en situation de handicap. »

C’est sur cette base qu’est construit le programme « Handicap et Alors ».

En partant de l’expérience vécue des personnes en situation de handicap, le Planning Familial a élaboré un programme d’accompagnement, non seulement des personnes en situation de handicap, mais également de leurs familles, des pros et des institutions. Au-delà de l’enjeu de faire respecter la loi de 2005, il s’agit plus généralement de lutter pour le respect de l’intimité des personnes en situation de handicap et pour qu’elles accèdent, librement et de manière adaptée à leurs besoins spécifiques, à une éducation à la sexualité.

Il faut aussi rappeler qu’en France, en 2025, le handicap est le premier critère de discrimination. Le Planning Familial remplit donc une mission de prévention et d’accompagnement de ces violences sexuelles dont sont victimes les personnes en situation de handicap.

Quelques chiffres et faits :

  • Les personnes handies sont 5 fois plus victimes de violences sexuelles que les autres
  • On estime que 80% des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences sexuelles.
  • En 1998, 500 cas de stérilisation forcée de personne handie ont été répertoriée. Nous n'avons pas de chiffres plus récent, mais on estime ces chiffres en-dessous de la réalité. Depuis la loi de 2001, la stérilisation est plus encadrée.
  • Encore de nombreuses institutions accueillant des personnes handies imposent aux jeunes femmes une contraception.

Et au Planning Familial 13, qu’est-ce qu’on fait ?

 

En 2024, le Planning Familial 13 a travaillé avec environ 70 organismes et associations sur les sujets de handicap et de santé mentale sur les Bouches-du-Rhône. En tout, c’est une cinquantaine d’actions dans sur tout le département : accueil de publics dans les locaux du 106 boulevard National, entretiens individuels et interventions en groupe, séances de théâtre de l’opprimé sur les questions de vie affective et sexuelle et de validisme, formation des pros et des proches, rencontres avec les institutions…

Au Planning Familial 13, nous proposons, dans cette perspective, une formation « Handicap, vie affective et sexuelle » aux pros du champ du handicap, qui met en avant l’importance d’être à l’écoute des questions liées à la sexualité, de prendre en compte la dimension affective et relationnelle de l’accompagnement des personnes en situation de handicap et de mettre en place des actions d’éducation à la sexualité auprès de ces publics.

Comment favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap que l’on accompagne ? Comment « prendre en charge » ces publics sans envahir leur intimité ? Comment ne pas entraver la reconnaissance et l’expression de leur vie sexuelle ?

En travaillant avec elleux sur leurs pratiques, leur positionnement, leurs représentations, nous accompagnons et formons les pros à la promotion de l’autonomie des personnes au sujet de tout ce qui concerne la sexualité et la vie affective et relationnelle, ainsi qu’à la mise en conformité de leurs pratiques et règlements intérieurs avec la loi de 2005.

Par ailleurs, notre centre de santé sexuelle est un espace d’écoute où orienter les personnes handies qui souhaiteraient parler de vie affective, relationnelle et sexuelle. Notre équipe est formées pour adapter son écoute et son langage aux besoins spécifiques de chacun-es. Les locaux sont équipés pour recevoir du public handi dans ses permanences d’écoute.

Dans le cadre de l’éducation à la vie affective et sexuelle, les outils d’animation qui sont utilisés durant les permanences d’écoute et les interventions collectives sont adaptés au vécu émotionnel et cognitif de ces publics : supports pédagogiques écrits en FALC (FAcile à Lire et à Comprendre), outils en braille, matériel à toucher, poupées sexuées…

Une de nos pièces de théâtre-forum, Un amour impossible est l’occasion de travailler en groupe sur les thématiques de l’autodétermination et de l’affirmation de soi, tout en passant en revue les questions de l’accès à l’intimité quand on vit en institution et sur la tension entre protection des résident-es et intrusion dans leur relations intimes.

Cette année, on fête les 20 ans de la "loi handicap" de 2005

La loi de 2005 sur le handicap, c’est quoi ?

 

La loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005, c’est la première fois que la loi française définit le handicap :

« constitue un handicap (…) toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »

Avec cette définition, le handicap n’est plus qu’une question médicale. Au contraire, cette loi a pour objectif de sensibiliser l’ensemble de la société civile au handicap et à ses implications dans la vie quotidienne des personnes concernées. C’est toute la politique du handicap en France qui change en favorisant le maintien en milieu ordinaire des personnes en situation de handicap – c’est-à-dire leur maintien à domicile et leur intégration dans la ville. Autrement dit, depuis 2005, l’État français reconnaît que le rôle de la société, c’est de compenser le handicap.

La loi de 2005 entend garantir l’accès à l’égalité des droits et des chances pour les personnes en situation de handicap par l’introduction de deux principes fondamentaux. Le premier, c’est la compensation des conséquences du handicap pour toustes, quel que soit le handicap, qui permet la prise en charge des surcoûts quotidiens qui viennent avec le fait de vivre dans une société pensée et conçue pour les personnes valides. Le second, c’est l’obligation d’accessibilité de tous les modes de transport et de tous les bâtiments recevant du public.

Enfin, la loi de 2005 légifère dans les domaines de l’intégration scolaire et de l’insertion professionnelle en vertu d’un principe de non-discrimination. Pour ce qui est de l’accès à l’emploi, la loi de 2005 entend garantir l’accès des personnes en situation de handicap à un travail des conditions adaptées à leurs besoins et oblige les entreprises de plus de 20 salarié-es à accueillir au moins 6% de travailleur-euses handicapé-es. C’est une mesure de discrimination positive à l’égard travailleur-euses handicapé-es.

Pour ce qui est de l’accès à l’éducation, la loi de 2005 reconnaît à tout enfant en situation de handicap le droit d’être inscrit-e dans l’école ordinaire dont relève son domicile – leur nombre passe de 100 000 en 2006 à 436 000 en 2022. La loi reconnaît également le droit pour ces élèves et étudiant-es de bénéficier d'un accompagnement en milieu scolaire et universitaire adapté à leurs besoins. C’est la création des accompagnant-es des élèves en situation de handicap (AESH). Mais les associations dénoncent la précarité des conditions de travail des AESH et leur manque de formation.

Et en 2025, on en est où ?

 

Dans les faits, beaucoup des objectifs énoncés par la loi de 2005 n’ont pas été atteints, particulièrement en termes d’accessibilité. En août 2024, alors que la France s’apprêtait à recevoir les Jeux paralympiques, moins de la moitié des établissements recevant du public (ERP) sur le territoire étaient conformes aux normes d’accessibilité.

D'après une étude de l'UNAPEI de 2023, 23% des élèves en situation de handicap ne bénéficient d'aucune heure de scolarisation dans la semaine. Le manque de place en institution médicale éducative (IME) et le manque de personnel accompagnant en milieu scolaire ordinaire ne permet pas aux enfants de suivre une scolarité selon leurs besoins spécifiques.

Nous sommes encore loin du compte, d'une société qui permettrait aux personnes handies de jouir pleinement de leurs droits et de vivre dignement comme et où elles le souhaitent. En 2025, en France, le handicap demeure le premier critère de discrimination.

Offre d'emploi

Le Planning Familial 13 recrute son/sa directeurice adjoint/e.

 

Le poste est à pourvoir dès mars-avril 2025.

Envoyez votre candidature à recrutement@leplanning13.org

 

Toutes les précisions dans l'offre ci-dessous :

Offre d'emploi - directeurice adjoint/e

Soutenez le Planning Familial 13, devenez adhérent·e de l'association

Le Planning Familial 13 mène des missions indispensables de prévention et de santé auprès de toute personne ayant des besoins concernant la vie affective relationnelle et sexuelle. Il est aussi reconnu comme un lieu d’écoute et d’accueil non spécifique pour des personnes victimes de violence ou de discriminations. Chaque année, ce sont près de 24 000 personnes touchées par nos actions.

Aujourd’hui, notre association est en danger :
Alors que la situation budgétaire était déjà tendue, le 6 août dernier, le gouvernement a acté l’extension de la Prime Ségur aux salarié·es du Planning Familial 13. Cette décision est une avancée et une reconnaissance pour nos salarié·es, mais elle fragilise le Planning Familial 13 qui ne dispose pas du budget supplémentaire nécessaire pour financer cette prime mensuelle (100 000 euros chaque année).

Au même moment, sont annoncés des risques de baisse de subventions du fait d’une diminution du côté des ministères. Pourtant, les besoins sont criants : le nombre de séances de prévention réalisées ne répond pas aux besoins, les transmissions des I.S.T augmentent avec des dépistages tardifs, les violences faites aux femmes et aux minorités persistent et éclatent au grand jour, l’accès à la contraception choisie et à l’IVG est insuffisant. Une diminution de notre activité n’est pas envisageable pour nos bénéficiaires toujours plus nombreux.

Pour nous  soutenir, vous pouvez adhérer  à l'association du Mouvement Français pour le Planning Familial  des Bouches-du-Rhône.

Je prends  mon adhésion

J'crains dégun 2024

Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes et aux minorités de genre
Le samedi 23 novembre et le lundi 25 novembre, dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des minorités de genre, le CIDFF Phocéen, Solidarité femmes 13 et le Planning familial 13 se sont associés pour proposer J’crains dégun, un parcours culturel unique dans le centre-ville de Marseille.

Voir le programme des deux journées

Autre événement, le samedi 23 novembre la Ville de Marseille inaugurait l'esplanade Gisèle Halimi. Figure du féminisme en France, elle est la seule avocate signataire du manifeste des 343 de 1971 réunissant des femmes qui déclarent avoir déjà avorté.

Le Planning Familial tenait un stand à cette occasion.

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Dans la presse

Journal Zebuline

Manuel illustré - Nos sexes sont politiques

Dans l’ensemble des actions du Planning Familial, la question des corps et plus précisément de l’anatomie génitale est récurrente. Pour parler de santé sexuelle, de sexualités, pour déconstruire des idées reçues, pour informer, pour redonner du pouvoir aux personnes…

Les planches anatomiques font donc partie des outils ressources du Planning, pour illustrer, donner à voir, soutenir la parole.

» Lire la suite

[Tribune] Extension de la prime Ségur : les associations tirent la sonnette d'alarme

Le 6 août dernier, le gouvernement démissionnaire a acté l’extension de la Prime Ségur aux salarié.es du secteur social et médicosocial privé. Par cet arrêté, l’Etat a répondu favorablement à une demande de longue date du secteur associatif et médico-social de revalorisation des salaires des professionnel⸱les "oublié⸱es du Ségur”. Pour autant, sa mise en œuvre concrète pourrait poser de graves difficultés aux associations, qui n’ont, à ce stade, reçu aucune garantie que l’Etat la compensera.

Le Planning Familial s'associe à cette tribune pour alerter sur les risques de fragilisation des associations.

Communiqué de presse - Prime Ségur

J'crains dégun - édition 2024

J'crains dégun revient pour une 3e édition les 23 et 25 novembre 2024 !

Le samedi 23 novembre et le lundi 25 novembre, dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des minorités de genre, le CIDFF Phocéen, Solidarité femmes 13 et le Planning familial 13 s’associent pour proposer J’crains dégun, un parcours culturel unique dans le centre-ville de Marseille.

Avec J'crains degun nous avons voulu rassembler des partenaires socio-culturels du territoire engagés dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles pour proposer au plus grand nombre un moment collectif et festif de réflexions, d'échanges et de partage.

Découvrez la programmation sur notre site : jcrainsdegun.fr

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