Agenda

Contre les violences faites aux femmes

> Manif

samedi 23 novembre

14h30 - 17h30


Cours d'Estienne d'Orves
13001 Marseille

Deux appels à manifester ont émergés ces dernière semaines dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes

Appel à l’initiative d’Osez le féminisme

Année 2019, en France

  • une femme est tuée tous les 2,5 jours par son compagnon ou ex-compagnon.
  • 1 femme sur 10 est victime de viol ou tentative au cours de sa vie.
  • 1viol ou tentative de viol a lieu toutes les 8 minutes.

Ces crimes ne sont pas des faits divers, encore moins des “crimes passionnels”. C’est bien le machisme qui tue.
Les violences ne sont pas le propre d’une culture, d’une religion, d’un milieu social, d’une famille ou d’une histoire personnelle. Elles traversent toutes les sociétés et découlent des discriminations dont sont victimes les filles et les femmes.

A des degrés divers, la violence sexiste et sexuelle est partout :

  • dans l’espace public : insultes, menaces physiques, violences sexuelles : 1 femme ou fille sur 4 a subi ce type de violence au cours de l’année
  • sur les réseaux sociaux : 92% des contenus sexistes signalés ne sont pas supprimés par les réseaux sociaux
  • dans l’espace privé : 1 femme sur 10 est victime de violence conjugale,
  • au collège et au lycée : 22% des jeunes filles sont traitées de « putes » ou de ‘salopes’ durant l’année. 1 jeune fille sur 3 déclare avoir été victime de violences à caractère sexuel dans le cadre scolaire
  • au travail : 1 femme sur 5 est confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle ; seulement 5% des cas sont portés devant la justice.
  • Les lesbiennes vivent des violences multiples en tant que femmes et en tant que homosexuelles. 14 % des agressions physiques rapportées à l’association SOS homophobie les concernent.
  • La prostitution est un système de violence sexiste et raciste : elle touche surtout des femmes (85%), qui sont à 93% des étrangères. La loi d’abolition de la prostitution d’avril 2016 est insuffisamment appliquée alors qu’elle prévoit un parcours de sortie du système pour les personnes qui le souhaitent. Acheter un acte sexuel est un délit, passible d’une amende et/ou d’un stage, il faut le faire savoir.
  • 70.000 jeunes filles menacées de mariages forcés ; 125.000 femmes ayant subi des mutilations génitales

Le plan quinquennal en 2017, Le « Grenelle » cet été ? En réalité, des mesures fragmentées et peu efficaces. Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles, nous exigeons du Gouvernement, en urgence, de :

  • Développer un plan de formation obligatoire pour tou.te.s les professionnel.le.s au contact de femmes victimes de violences : policier.e.s, gendarmes, magistrat.e.s., médecins, sans oublier les élu.e.s…
  • Intégrer dans les cursus scolaires et universitaires et dans le milieu professionnel, l’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes, dès le plus jeune âge, tout au long de la scolarité et de la vie
  • Généraliser, sur tout le territoire, des dispositifs de protection et d’éloignement qui ont fait leurs preuves : ordonnances de protection, mesure d’éviction du conjoint violent du domicile, téléphone grave danger et bracelet anti rapprochement, facilitation de la mobilité professionnelle si nécessaire,
  • Créer des places d’hébergement conformément à la Convention d’Istanbul
  • Renforcer les moyens des associations pour permettre l’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violences conjugales.
  • Donner le statut de réfugiées pour les femmes migrantes ayant subi de graves violences au sein du couple dans leur pays d’origine
  • Appliquer strictement dans le milieu du travail de la loi sur les violences sexistes et sexuelles

Pour financer un tel programme, il faut 1 milliard, comme le fait l’Espagne ; et il ne s’agit pas d’y inclure des fonds déjà alloués et utilisés par ailleurs, comme cela semble être le cas pour les dernières annonces de la Secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Manifestons partout le 23 novembre contre les féminicides et les violences contre les femmes ! Interpelons les pouvoirs publics sur leur responsabilité !

Premières signatures:
L’Assemblée Des Femmes, L’Amicale du Nid, Collectif13Droits DesFemmes13, Centre Evolutif Lilith, Femmes solidaires Mrs , Forum Femmes Méditerranée, Le Mouvement du Nid, Marche Mondiale des Femmes Paca, Mouvement Jeunes Femmes, Osez le féminisme!13, SOS Femmes13, Aix-en-partage, Attac Mrs, La Cimade , Calme11/12eme, FSU 13, Génération-s Mrs, GRS, LDH,LFI, MDP, MRAP13, UD-CGT13,, PCF, PS-13, Résister Aujourd’hui, Sud Education13, Solidaires 13, UNEF Aix-M

 

Appel à l’initiative du collectif Rainbow Cité

Pour un Féminisme Inclusif & Intersectionnel. Appel à mobilisation contre le patriarcapitalisme et ses normes

[ Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, aux personnes trans, aux personnes intersexes, aux gouines, aux travailleurses du sexe, à celleux qui ne correspondent pas aux normes imposées.]

Féministes, nous avons à cœur de lutter contre toutes les violences de genre, et encourageons donc pour le 23 novembre à participer à toutes les actions et rassemblement soutenant les luttes contre la #putophobie, la #transphobie, l’#intersexophobie, le #racisme et l’#islamophobie. Et de montrer qu’un féminisme intersectionnel et inclusif est majoritaire à Marseille.

Peut-on parler de féminisme si on écarte volontairement une partie de la population car elle ne correspond pas à la femme bourgeoise cisgenre blanche?

Invisilisé.e.s et méprisé.e.s dans la sphère publique et politique, nous, les TransPédéBiGouine et TravailleurSEs du sexe ne voulons plus d’un Féminisme basé sur la norme Cisgenre, Hétéro, Blanche et Bourgeoise.
Nous ne souhaitons pas être la catégorie diversité++ de vos mobilisations, le « ETC » de vos manifestes, ou pire, que, par tradition patriarcale, vous parliez à notre place.

Le 1er novembre, un appel à un rassemblement pour le 23 novembre, dans la cadre de journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, à été publié par Osez le féminisme, Femmes Solidaire et Assemblée des femmes. Ce texte porte en encore fois une fois une vision étriquée des violences patriarcales et plus largement du féminisme. Bien sur, nous condamnons les violences sexistes et sexuelles, il doit y avoir une politique menée contre les féminicides y compris lorsqu’il s’agit de femmes Trans ou de Travailleuses du sexe.

La journée du 23 novembre devrait être l’occasion de visibiliser l’ensemble des violences sexistes, pas d’en produire d’avantage.

En effet, ce texte ne fait que renforcer les stigmates contre les travailleur.euse.s du sexe, en les présentant comme des victimes à sauver, sans leur donner la parole. Le travail du sexe n’est pas un “système de violence”. Ce sont les lois sur le proxénétisme (empêchant tout aide et auto-organisation des TDS), la pénalisation des clients et les politiques migratoires qui sont un système de violences. Le rapport de médecin du monde montre que les lois votées sur la pénalisation des clients n’ont eu aucun effets positifs pour les travailleur.euse.s du sexe. Pire, elles ont augmenté les demandes de rapports non protégé et donc entrainé des transmissions d’IST/MST, et défavorisées les travailleur.euse.s dans les rapports de négociations, baissant ainsi leurs revenues. Il est donc impensable de revendiquer un renforcement de ces dispositifs et c’est à se demander si les féministes abolitionnistes ne trouveraient pas un intérêt cruel et pécuniaire à maintenir une fiction sur le travail du sexe en France.

Dans le contexte politique actuel, nous dénonçons aussi le mésusage et l’instrumentalisation du féminisme pour alimenter le sous-entendu selon lequel les violences seraient surtout le fait d’étrangers. Le féminisme blanc s’est engagé à transformer l’Islam en une religion et une culture misogyne par nature, convergeant avec le phénomène du fémonationalisme et de l’assimilationnisme qui en découle.

Le point de convergence entre ces idéologies est l’approche de l’Islam comme une menace aux droits des femmes, droits perçus désormais comme une des valeurs de la nation, comme une des « valeurs de la République », notion laissée délibérément vague car l’histoire a montré que ces valeurs et le contenu qui leur sont donnés varie à travers le temps et en relation avec des contextes sociaux et culturels changeants.
Nous réitérons notre positionnement à nous décentrer du féminisme blanc cishétéro bourgeois, ainsi qu’à combattre le capitalisme et ses politiques racistes.

Les personnes trans et intersexes sont encore une fois invisibles. Pourtant, les débats et réponses du gouvernement sur la loi bioéthique ont rappelé à la fois l’urgence d’agir et l’incapacité des mouvements féministes et LGB à soutenir la lutte contre les violences transphobes et intersexophobes. Ainsi, l’Etat continue à légitimer les mutilations des enfants intersexes et à restreindre l’accès aux transitions des personnes trans, niant ainsi le principe d’auto-détermination et renforçant les risques de violences.

Nous continuerons de nous battre pour :

  • De véritables politiques publiques de lutte contre les LGBTQI-phobies et le sexisme. Se positionner avec une posture de féminisme intersectionnel inclusif, reconnaissant les aspects identitaires multiples qui enrichissent nos vies, nos expériences, tout en dénonçant les oppressions et la marginalisation.
  • L’arrêt des mutilations et des traitements sans nécessité vitale sur les personnes intersexes, et l’accès remboursé aux opérations et aux traitements pour les personnes trans qui les souhaitent. Nous souhaitons que toustes les personnes puissent s’autodéterminer sans passer par une grille normative.
  • Une politique de santé publique respectueuse de critères humains et sanitaires et non économiques,
  • Des moyens concrets et d’ampleur contre l’épidémie de sida,
  • Pour la dissolution de la SoFECT/FPATH : depuis sa création, la SoFECT/FPATH trie les personnes trans en désir de transition médicale, sur des critères normatifs, transphobes, sexistes, agistes, putophobes, validistes, toxophobes, sérophobes, psychophobes, classistes. Nous soutenons un accès libre à des transitions dépsychiatrisées et non-pathologisantes et, plus largement, un accès non-discriminé aux soins et autres services publics pour les personnes trans. Les parcours publics/privés continuent de creuser les écarts, nous ne voulons plus reproduire les systèmes de privilèges et d’oppressions systémiques.
  • L’ouverture du droit à la PMA à toutes et tous, sans report dans le calendrier parlementaire à des fins hypocrites de stratégies politiques. Nos droits ne sont pas négociables, notre temps n’est pas récupérable.
  • La réforme de l’établissement de la filiation et son inscription sur la base de l’engagement,
  • L’arrêt des politiques discriminatoires, stigmatisantes et répressives contre les personnes racisées, les migrant·e·s, les travailleu·rs·ses du sexe et les classes populaires,
  • Pour la décriminilisation totale du travail sexuel et l’application du droit commun aux TravailleurSEs du sexe
  • La fin des politiques de précarisation,
  • Une vraie politique d’accueil et d’accompagnement des migrant·e·s, des mesures d’urgence contre les persécutions y compris celles concernant les LGBTQI+ et la régularisation de tout·e·s les sans-papiers ; l’Etat est complice de massacre en renvoyant les migrant·e·s dans leurs pays d’origine qu’iels fuient.
  • Le développement des alternatives à l’emprisonnement et le respect de la dignité des personnes incarcérées et de leurs droits et accès aux traitements, y compris hormonaux.
  • Contre le patriarcapitalisme et le cis-tème hétéronormatif !